Au coeur de la nuit.
C'est obsédant, presque lanscinant cette pensée qui revient. Toujours le mêmes mots, ceux que l'on voudrait entendre et qui n'arriveront pas, ceux qui sont bloqués et qui ne sortent pas. Te dire que...que...tu vois, là non plus je n'arrive pas. Et pourtant, ce serait simple, je me planterais devant toi et je te dirais tout. Je m'entraîne à cesser d'entendre mon coeur battre si fort qu'il résonne dans mes tempes, à le calmer, à ne plus sentir ses papillons volaient dans mon ventre. Je te dirais tout, c'est si simple, après tout. Quelques mots. Un mot qu'est ce que c'est ? Il ne pourra pas te faire de mal. Une chose abstraite ne peut pas faire de mal. Si ? Oui bien sûr, les guerres ont commencé par des mots, les querelles, les disputes même les plus insignifiantes aussi. Et pourtant là, ce serait différent, tu comprends ? Enfin, je me répète ces mots que je n'oserai te dire. Au loin, grésille une radio et quelques accords de Téléphone s'envolent dans la nuit noir.
"Quelques mots perdus dans la nuit, quelques mots qui traînent à minuit, quelques mots qui cognent au coeur de la nuit. Mais la nuit ne peut pas entendre. Non la nuit ne peut pas comprendre. C'est à croire que la nuit n'a pas de coeur."